Taxis-de-France, le forum des taxis

Les taxis parisiens sont incontestablement les plus touchés par l'arrivée des VTC, avec à la clé une perte de clientèle et donc un CA amputé d'autant.

Au fil du temps cette activité concurrente continue sa progression en province et aujourd'hui certaines grandes villes la subissent maintenant de plein fouet, tout un chacun se demandant si cette progression exponentielle aura une fin et quel(s) moyen(s) faudra-t-il développer pour l'enrayer.

La qualité de service des taxis à souvent été pointée du doigt, certes des améliorations, variables selon les régions, pouvaient être attendues, mais est-ce la seule raison de la désaffection de la clientèle au profit de la concurrence?
L'innovation technologique avec l'arrivée des smartphones et de leurs applications peut-elle à elle seule expliquer cet engouement pour les nouveaux venus?
Sur ces points la profession a répliqué, certes à retardement, mais aujourd'hui offre à la clientèle la panoplie complète des services supposés attendus, et pourtant rien n'y fait, l'hémorragie n'est pas contrôlée.

Au delà des différents services les utilisateurs des VTC plébiscitent les tarifs qu'ils pratiquent car bien souvent moins chers que ceux des taxis, c'est un constat, une réalité, ignorée jusqu'à présent par les taxis, par les pouvoirs publics, par les organisations syndicales.

Depuis bien longtemps je pointe du doigt l'évolution des tarifs, plus précisément, la façon dont les augmentations tarifaires sont répercutées sur les tarifs, à savoir que majoritairement elles sont répercutées sur les tarifs kilométriques, pesant alors bien plus lourd que leurs valeurs originales.

A Paris, ce phénomène a empiré en 2005 avec la nouvelle définition de la course théorique, 10 ans après ne doutons pas que les conditions tarifaires ouvraient en grand les portes du marché à la concurrence, qui s'y est engouffrée.

Il me semble qu'on peut parler d'irresponsabilité de la part de ceux qui ont laissé faire alors qu'ils avaient les moyens d'enrayer et de contrôler cette situation.
Il suffisait par exemple d'exiger que la revalorisation porte obligatoirement sur les trois composantes des tarifs et pour le moins dans sa plénitude sur la prise en charge, les dérapages constatés auraient alors été maitrisés.

Aujourd'hui tous les acteurs de la profession subissent, à défaut de responsables proposant des mesures de maitrise des tarifs, une entreprise privée, principal acteur du marché parisien est contrainte pour survivre d'imposer à ses affiliés une baisse des tarifs.
N'y a-t-il pas là matière à réflexion pour les OP et le gouvernement, n'est-il pas temps de changer de mode de tarification ?

Pendant ce temps la concurrence continue son développement et se donne les moyens "légaux", disons respectant la loi.

Concernant l'interdiction de maraude des vtc entre deux courses, je faisais remarquer dans un précédent message que ça ne générerait pas de grande difficulté de s'y conformer en se garant dans un parking, ce qui avait d'ailleurs été confirmé par les sages en réponse à une QPC d'Uber http://www.taxis-de-france.com/forum/detail.php?forumid=13&id=4520&page=1&p=2#44581
Aujourd'hui une application vtc propose un partenariat avec les parkings Vinci, couvrant ainsi la capitale, et plus ...
Si on ajoute également une autre application qui propose des bordereaux de précommande (là c'est pas légal) autant dire qu'il serait temps de comprendre que ça ne sert à rien de dresser de nouveaux obstacles (qui finissent par ne contraindre que les taxis) et qu'il serait temps de réfléchir à un autre moyen de reconquérir la clientèle.

Et aussi repasser à une TVA de 5,5% qui réduirait de pratiquement 50% le montant de celle ci sur chaque course que le client paye au final.

Mais la concurrence est soumise au même taux et ça ne réduirait que de 5 % les tarifs alors que le différentiel enregistré entre les augmentations des tarifs des taxis et le cout de la vie est de l'ordre de 60% au cours des 25 dernières années

Ne vous faites aucune illusion sur le montant de la TVA qui était de 5,5%, puis 7 et maintenant 10. Demain elle sera à 12%. Ensuite, le mode de tarification est fonction de la démographie et de la géographie du département. Ce qui semble logique entre un département "plat" comme les Landes et des routes sineuses et des dénivelés comme les Alpes de Haute Provence. Or, premier défaut, aucune communication grand public : le client ne sait même pas que les tarifs sont fixés par le Préfet et que ça change d'un département à l'autre.
Ensuite, l'image du taxi souffre de brebis galeuses... Genre un taxiteur en tongs, stationnant devant une gare, qui appuie sur un bouton pour ouvrir le coffre. C'est du véridique. Et il s'en fout puisque ses clients sont de passage. Le sens du service, les petits plus qu'offrent les VTC genre les bonbons, le journal du jour et pourquoi pas une petite bouteille d'eau....
Au lieu de communiquer sur les petits services rendus des vrais pros, les OP s'enferment dans leur protectionnisme, vérouillent comme toutes les professions réglementées et râlent dès qu'un service alternatif voit le jour.
Les voitures sans chauffeurs arrivent à grand pas, les bus électriques sans conducteurs et Airbus qui planche sur des véhicules volants urbains. Oui, c'est vrai, le taxi a de beaux jours devant lui avec le TAP... Encore que la tendance de la CPAM est de donner les conventions aux meilleurs, voire de centraliser... Logique, ça coûte moins cher de travailler avec 20 taxis organisés et rigoureux que 120 bordéliques et négligeants dans la paperasse.
Pour en revenir aux véhicules autonomes, on est encore loin d'une généralisation du transport sans chauffeurs... Mais prudence... Les technologies avancent vite. Il y a quelques années, le jeune qui calait sa cassette dans son walk-man et mettait ses écouteurs était regardé comme un extra-terrestre. Les mentalités évoluent très vite. Regardez les métros, les smartphones tactiles, les drônes...
Le débat du tarif est un faux problème. Depuis la Loti, rien ne vous empêche de proposer des forfaits.
Ce qui manque à cette profession c'est de la qualité, de la valeur ajoutée et surtout de la solidarité, au lieu de se regarder en chien de faïence et de croire que le voisin va nous voler notre steak.
Certes, il faut des contrôles, pousser l'Etat à réguler, sans s'enfermer dans un système qui nous empêche d'avancer et de créer, en particulier les nouveaux voulant accèder à la profession. Il y a du TAF pour tout le monde. A nous d'aller de l'avant, aux OP de ne pas croire que le bon Dieu c'est l'Etat et que ceux qui ont raison ce sont les taxis. Le monde change.