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Auteur Imprimer le topic Message

 
 
Hervé

Adepte

Oise

Enregistré le 30/01/2002
Messages: 6443
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Sujet : Le rapport Chassigneux
Ajouté le : 22/05/2008 23:31
Message :

En préambule, on notera que Monsieur Chassigneux, dans son courrier de transmission de son rapport au Premier Ministre, précise qu'il était tenu de s'appuyer sur les réflexions de la commission Attali ….

Selon moi, ce rapport apporte des orientations intéressantes mais certains points que j'aborde ci-après me semblent ne pas apporter d'amélioration à la profession et/ou à ses usagers voire même détérioreraient la situation existante.

Le rapport


La formation

Le premier sujet de ce rapport traite de la formation et de l'équilibre à trouver entre la qualification, la sélectivité et la non discrimination pour permettre l'insertion avérée.

Il est d'emblée précisé que la fonction d'examinateur et de formateur seront incompatibles. Par contre, aucune précision n'est apportée sur la formation des examinateurs, ce serait donc une première, les correcteurs ne connaîtront pas la/les matière(s) à corriger.

L'existence de deux examens n'étant pas ressentie comme une valeur ajoutée, il est préconisé la fusion des deux examens, tout en conservant une partie locale.
Je partage cet avis sur une fusion des deux examens, je l'évoquais ici, mais je m'interroge alors sur le bien fondé de la partie locale (exception faite pour les taxis parisiens).
Soit la fusion apporte la valeur ajoutée de la mobilité géographique et dans ce cas on admet l'inutilité de la partie locale telle qu'elle existe actuellement (topographie), soit alors les candidats souhaitant se déplacer devront repasser un examen complet équivalent au national plus départemental d'aujourd'hui, la valeur ajoutée évoquée disparaît alors et se transforme en une contrainte supplémentaire.

D'autre part le rapporteur s'émeut des taux de réussite à l'examen et en conclut immédiatement que celui-ci n'est pas assez sélectif. Cette conclusion a de quoi surprendre, un examen ne doit-il pas sanctionner un acquis de connaissance et quand il est professionnel correspondre à la formation la mieux adaptée à l'exercice de la profession et uniquement à cet objectif ?
Vouloir le rendre sélectif dénote un aspect pernicieux que je ne peux que condamner.
Mais au fait, pourquoi se fixer un objectif de résultat moindre ?

Je constate également que si certes l'aberration de la connaissance des armes est dénoncée et reléguée, par contre il préconise un renforcement des connaissances du code de la route … le rapporteur semble oublier que les candidats sont déjà titulaires du permis de conduire et ont donc déjà passé un examen sur ce sujet.

Mais là où je tombe de haut, c'est l'introduction d'une formation continue avec actualisation des connaissances!
Là vraiment faudra qu'on m'explique car je ne perçois pas du tout la justification de pareille obligation, je ne vois vraiment pas quelle matière pourrait être abordée ni quelles connaissances devront être actualisées au point de nécessiter un passage sur les bancs de l'école, il serait tout de même opportun de se souvenir qu'on évoque la formation d'un conducteur de taxi !
Ce qui est par contre évident c'est que ce sera une charge importante pour les entreprises.
Mais quand je dis que ne perçois pas le bien fondé de cette mesure, je crains fort de trop bien la percevoir : le bas de laine des syndicats qui, rappelons-le sont les premiers formateurs ! (je subodore d'ailleurs qu'ils sont à l'origine de cette proposition).
Et si cette dernière mesure venait à être retenue, après l'esclavagisme moderne imposé à la profession par l'obligation de délai d'exploitation, celle-ci sera la seule et unique profession qui aura pour obligation une actualisation permanente des connaissances pour avoir le droit de continuer d'exercer.

La chartre graphique :

Dans quel esprit saugrenu est venu naître l'idée d'uniformiser la couleur des taxis?
Sur ce point le rapporteur préconise une solution par film plastique, expliquant que cela se pratique déjà sur la capitale pour une fraction de la profession qui affiche ainsi des bandeaux publicitaires.
Il en conclut, un peu rapidement me semble-t-il, que ça ne gênerait en rien la profession, entre autre lors de la revente du véhicule puisque les films seraient amovibles.
Je ne suis pas d'accord avec cette vision car si certes l'aspect de la revente est important, il y a d'autres circonstances où le chauffeur peut désirer ou être amener à disposer d'un véhicule banalisé :
- que ce soit pour des déplacements personnels (week-end, congés)
- ou pour des courses professionnelles (transport loti événementiel par exemple). Sur ce point les exploitants ne seraient plus à même de les assurer ou alors avec une contrainte technique et financière de dépose et repose du film, entraînant vraisemblablement à terme une perte de ces marchés

Délivrance des nouvelles licences

Le rapporteur préconise la mise en place d'un indice économique départemental revu 2 fois l'an pour évaluer si l'offre est adaptée à la demande …
Autant je comprends ce principe qu'en l'absence de plus de précision je m'interroge, non sans appréhension, sur pareil indice en milieu rural, qui plus est si celui-ci est déterminé par commune.
Pour le moins il me semble que le 1er indice à prendre en compte est démographique, qu'il ne doit pas être déterminé au niveau départemental et, en milieu rural il doit se déterminer non pas au niveau d'une commune mais d'un bassin de vie.

Le rapporteur préconise également de restreindre l'inscription sur les listes d'attente de délivrance d'autorisation de stationnement qu'aux seuls habitants de la commune…
A une ère où on préconise la mobilité dans le travail, je suis surpris.
N'est-ce pas également un des attraits que présente la profession que de pouvoir s'installer dans une région choisie …
Je ne doute pas un seul instant de l'origine de cette préconisation, mais je trouve que cette mesure frise le ridicule, d'autant plus si un indice économique régule les délivrances des nouvelles autorisations … ah peur quand tu nous tiens !
Je m'interroge si le rapporteur a bien mesuré que pareille mesure appliquée à Paris reviendrait à dire que le parc taxi de la capitale serait alors quasiment définitivement figé.
J'ose espérer qu'il n'entendait pas appliquer cette mesure qu'à la province !

Spécificité parisienne
(je ne relève que quelques points)

Démarche qualité

Un point m'a fait tressaillir : norme, certification ….
Norme, oui, d'ailleurs elle existe déjà plus ou moins, mais certification … quand on connaît les contraintes qui y sont liées et surtout les coûts prohibitifs appliqués par les organismes habilités à les délivrer …
(curieux que cette idée de certification réapparaisse … l'origine ? Vous avez vu je dis "réapparaisse" car nous en avions déjà parlé sur le forum en 2006 … pour rappel, à l'origine de la Fnat en 2004, coût de l'ordre de 3.000 euros/an, sans commentaire)

Critère d'attribution des licences parisiennes

Le rapporteur préconise une attribution sur la base de 2/3 aux artisans, 1/3 au profit des sociétés …
Qui parlait de"nantis" ?

Amélioration des conditions de circulation

C'est indéniable une amélioration des conditions libéreraient de nombreux taxis parisiens, mais curieusement la desserte de Roissy est devenue pour tous un point de fixation, à moins qu'il ne s'agisse d'une échappatoire.
Le rapporteur parle de la création d'une voie spécifique, il dit bien création, et là je ne peux qu'approuver.
Par contre, s'il s'agit d'une redistribution de la voirie existante … aïe aïe , nos concitoyens utilisateurs de l'A1 ou de l'A3 devront vivre journalièrement l'enfer qu'ils ont subis durant plusieurs années lors des travaux de couverture des autoroutes … nous avons tous vu le résultat que la neutralisation d'une voie engendrait (il me semble d'ailleurs que pareil essai a déjà été réalisé il y a de très nombreuses années sur l'A1, puis abandonné au vu des kilomètres de bouchons que cela engendrait, alors avec le parc automobile actuel …) .
Et puis rappelons tout de même que quand ces autoroutes sont saturées la cause première est la saturation du boulevard périphérique. Alors si rien n'est fait en aval la file en amont sera également saturée.
Mais le rapporteur à raison, il faut une large concertation impliquant tous les acteurs concernés, il me semble que la mairie de Paris en fait partie … et quand on voit les travaux d'urbanisme qu'elle a entrepris ces dernières années il est difficile de penser qu'elle est motivée pour améliorer la situation.

Conclusion
(pas les miennes, celles du rapport)

Je cite, Les taxi ruraux ont inventés un métier qui n'existait pas il y a 20 ans …
Mesdames Messieurs les décideurs, je vous en prie ne détruisez pas ces vingt ans d'efforts et ne vous fiez pas aux seuls orientations soutenues par des organisations professionnelles qui ne consultent jamais les exploitants


Les annexes
(je reprends quelques points non évoqués)


Annexe 2

On constate que les organisations professionnelles ont très largement eu l'occasion de s'exprimer et faire valoir leurs points de vue

Annexe 5

Article 1 : il parle "des professions" mais curieusement exclut les transports occasionnels effectués sous le couvert de la LOTI, c'est d'autant plus surprenant que des modifications sont proposées sur la LOTI pour encadrer l'activité des motos.

Article 4 : Je pense qu'en l'état il est de nature à interprétation.

Article 9 : Je me suis déjà exprimé sur ce point, rappelons simplement les conclusions du rapport

Article 10 : 2ème paragraphe, il me semble qu'il y a une petite coquille

Article 11 : Une disposition similaire existait déjà (article 4 de la loi de 95) mais elle est durcie en exigeant maintenant une durée d'exploitation.
On ne manquera pas de remarquer quand même la disparité qui est faite avec les artisans et les sociétés, puisque les artisans détenteurs d'une licence gratuite devront obligatoirement attendre 10 ans avant de pouvoir la céder alors que le délai ne sera que de 3 ans pour les sociétés, y compris pour les licences obtenues gratuitement. Si on prend en compte le ratio de délivrance préconisée des autorisations entre les artisans et les sociétés soyons certains que les nantis ont de beaux jours devant eux

Article 12 : Je pensais que le bon sens l'emporterait et que cette disposition serait ajustée.
Comment peut-on penser que toutes les inaptitudes définitives conduisent systématiquement à retrait du permis de conduire ?

Annexe 6

Article 1er : Si le rapporteur pouvait nous expliquer la justification de la plaque scellée
***


Mon intention en écrivant ce message n'est pas de critiquer ou de polémiquer par plaisir mais simplement d'attirer l'attention de tout un chacun, taxi ou non, sur des points qui m'apparaissent devoir être clarifiés voir modifiés.


Taxi parisien salarié > locataire > artisan > sociétaire > artisan rural avec autorisations gratuites
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